Mémoires, biographies et témoignages
Nous avons chacun des parcours différents, des personnalités, des histoire différentes. Mais nous pouvons aussi retrouver des morceaux de nous dans les expériences des autres. Nous pouvons également apprendre des vies des autres. Nous pouvons éviter les erreurs commises dans le passé. Voilà pourquoi les mémoires, les (auto)-biographies et les témoignages sont absolument clés dans le paysage littéraire et pourquoi nous choisissons de vous en présenter ici.
Des mémoires pour une plongée directe dans l'Histoire
Dans ses mémoires Au nom du Japon, Hiro Onoda narre son histoire incroyable. Il est envoyé aux Philippines en 1944 pour y mener des attaques fulgurantes et des actes de sabotages. Il restera sur l'île de Lubang trente ans sans jamais cesser le combat. Cette histoire est incroyable et tellement surréaliste et certains passages peuvent sembler risibles mais ils montrent à quel point cet homme a eu besoin de se créer tout un monde, toute une dystopie pour survivre et accomplir son devoir. Son récit nous montre sa foi totale en son pays, l'impossibilité de concevoir la défaite car si le Japon perdait, il perdait toute sa nation avec lui.
Dans Mémoires d'un yakuza, Ijichi Eiji retrace sur son lit de mort tout son parcours à son médecin dénommé Saga Junichi. Il narre ses débuts dans la mafia dans les années 20, où celle-ci consistait surtout en la gestion de tripots, puis son ascension, les assassinats commis, et la fameuse question de l'"honneur" ancrée dans ce milieu. C'est un témoignage important sur la mafia mais aussi sur la société et l'histoire du Japon.
Des témoignages pour se reconstruire et pour mettre en lumière des atrocités
A la suite d'expériences violentes et traumatisantes, on rencontre parfois le besoin impérieux de raconter son histoire que ce soit au travers des images ou des mots pour se rappeler, conjurer puis se reconstruire. Cependant, tout le monde ne trouve pas le média adéquat ou tout simplement la force de raconter soi-même. Ainsi, certains témoignages sont peints par les mots ou les images d'autres, qui deviennent alors vecteurs de témoignages.
Des horreurs, l'Histoire en est remplie. Nous pouvons penser aux réfugiés Nord-coréens par exemple, qui passent par l'enfer pour espérer arriver à une vie "normale". La fille aux sept noms [plus disponible] et Je voulais juste vivre sont deux exemples de témoignages directs. Deux coréennes est également un beau témoignage d'une fuite vers la liberté puis d'un retour pour un fils. C'est également un bel ode à l'amitié grâce à Seh-lynn qui a offert ses mots à celle qui est devenue son amie, Park Jihyun.
On peut penser également aux témoignages de guerre.
River of time est une plongée dans les guerres du Vietnam et du Cambodge à travers la plume du reporter Jon Swain. A l'âge de vingt-deux ans, il assiste à la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. Il sera fait prisonnier et échappera de peu à une mise à mort. Dès les premières pages du récit, on est happé dans la grande Histoire, on sent l'amour de l'auteur pour le Vietnam et son déchirement face aux événements terribles qui s'y produisent. C'est un récit nécessaire, témoin d'une guerre, d'une déchirure. Dans Une si jolie petite guerre, Marcelino Truong revient également sur la guerre du Vietnam vécue à travers ses yeux d'enfants.
Il existe également des témoignages sur des horreurs commises sur des populations entières.
Pendant la guerre du Pacifique, des milliers de femmes coréennes, mais également chinoises, parfois mêmes japonaises ont été utilisées comme esclaves sexuelles, autrement appelées femmes de réconfort par l'armée nippone. En Corée du Sud, les dernières survivantes, victimes et témoins s'éteignent. La situation reste toutefois très épineuse et heureusement pas encore clôturées.
Keum-Suk Gendry-Kim a donné ses pinceaux à Sun pour raconter son histoire, reflet de celles de tant d'autre, dans le sublime album : Les mauvaises herbes.
On pense notamment à l'extermination des Rohyngyas en Birmanie, qui n'a jamais réellement connue de fin, on a simplement cessé d'en parler. Nous vous invitons à lire D'abord, ils ont effacé mon nom le récit d'un réfugié politique qui lutte pour la justice. En Chine, la situation des Oïghours est également à ne pas oublier. L'économie mondiale et la politique font déjà beaucoup pour minimiser les faits, voire les nier. Dirigez-vous vers Rescapée du goulag chinois pour mieux comprendre et vous rendre compte de ce qu'il se passe.
Voici donc quelques propositions ! Cette liste n'étant absolument pas exhaustives, vous pourrez retrouvez d'autres titres encore dans la liste ci-après.