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Ces femmes qui nous inspirent



Si vous venez régulièrement à la librairie le Phénix, vous aurez sûrement remarqué que notre équipe est entièrement féminine ! Prenant pour prétexte la journée internationale des droits des femmes célébrée cette semaine, nous vous avons concocté une sélection de nos coups de cœurs féminins. Autant de voix qui nous portent et nous inspirent. Vous le noterez vous-mêmes, ces plumes sont d'une grande diversité, qu'il s'agisse de leurs horizons culturels ou des thèmes qu'ils abordent . 

Tout d'abord, nous vous présentons l'incroyable destin de l'aventurière Alexandra David-Neel (1868-1969). Exploratrice, féministe, rebelle, bouddhiste, intellectuelle... autant d'adjectifs avec lesquelles on a pu parler de cette française au caractère bien trempé qui fut, entre autres choses, la première femme occidentale à se voir autoriser l'entrée à Lhassa, capitale du Tibet. Sa correspondance avec son mari et le récit de ses épopées auront fait couler beaucoup d'encre.

Parmi nos contemporaines cette fois, citons la jeune illustratrice chinoise Ye Luying qui épate par son coup de pinceau et s'inspire de contes et poèmes anciens pour ses livres de jeunesse. Elle a notamment sorti un album aux illustrations oniriques dont les pages racontent l'épopée de Mulan. Une femme dont le cran aura marqué l'histoire. 

Une autre plume remarquable pour sa contribution à la philosophie comparée chinoise dans le monde francophone n'est autre qu'Anne Cheng. Sinologue titulaire au Collège de France à la chaire "Histoire intellectuelle de la Chine", cette chercheuse d'origine chinoise a marqué les esprits curieux de la Chine avec son livre de référence Histoire de la pensée chinoise, et par sa contribution en tant que co-directrice à la bibliothèque chinoise des Belles Lettres. 

Artiste peintre déçue de ses études en France, Fabienne Verdier raconte dans Passagère de Silence avec une force remarquable son parcours d'initiation à la calligraphie en Chine dans les années 1980. Malgré l'ostracisme social dont elle est victime suite aux directives des responsables politiques chinois à Chongqing (province du Sichuan), elle sera acceptée comme élève auprès d'un grand calligraphe qui avait pourtant juré de ne plus enseigner après la Révolution culturelle. Pendant dix ans, elle se formera à différents arts chinois tels que la calligraphie, la gravure ou encore la peinture, auprès d'artistes qui lui transmettront leur savoir... et l'aideront à développer un style qui lui est propre et d'une grande originalité

Du côté des coréanologues, Juliette Morillot est une femme très inspirante. S'étant intéressée très tôt à la Corée, elle s'est débrouillée pour y aller rapidement et régulièrement. Il est d'ailleurs passionnant de l'écouter raconter ses anecdotes nombreuses et toujours empreintes d'humour et de franchise. Ses travaux écrits, tels que La Corée du Sud en 100 questions, permettent de découvrir la Corée efficacement tout en donnant de nombreuses pistes de recherches futures à explorer. Son roman Les orchidées rouges de Shanghai, directement inspiré de sa rencontre avec une ancienne femme de réconfort, est un superbe témoignage des vies bafouées de ces nombreuses Coréennes envoyées sur le front des armées japonaises pour "soulager" les soldats. Quelle force chez Sangmi, son héroïne, quelle lucidité et quelle volonté de s'en sortir !

Retournons un court instant dans le passé, auprès de Dame Hyegyeong (1735-1816), épouse du tristement célèbre prince Sado, condamné par son père, le roi Jeongjo, à mourir, enfermé sept jours durant dans un coffre à riz. Cette femme, dont le destin fut bouleversé par son entrée à la cour de Joseon (1392-1910) à neuf ans, coupée de sa famille, fit preuve d'un immense courage en posant par écrit ses mémoires dans lesquelles elle raconte les épreuves et sacrifices accomplis pour son fils. A noter l'utilisation du hangeul, l'alphabet coréen encore peu utilisé au XVIIIe siècle, au profit des hanja (caractères chinois).

En 2016, la publication en Corée de Kim Ji-young, née en 1982 de Cho Nam-joo provoquait un véritable tollé. Alors que cet ouvrage mettait en avant les injustices liées à la condition féminine de manière extrêmement factuelle, un grand nombre de lecteurs (majoritairement des hommes) ont réagi avec violence au propos du roman, accusant l'autrice d'exagérer, voire de mentir, en arguant qu'ils se sentaient injustement visés par de telles accusations. Leur intégrité en tant qu'homme se trouvait mise à mal. En opposition, les lectrices réagissaient avec ferveur, remerciant l'autrice de parler de situations et d'expériences largement vécues et intégrées, au dépit de leur santé morale et physique. La traduction de ce roman en France en 2020 a été très significative. Toujours en littérature, la Corée possède de nombreuses autrices dont les personnages centraux sont des femmes questionnant leur condition et leur statut dans la société coréenne. A propos de ma fille, de Kim Hye-jin donne la parole à plusieurs schémas féminins minoritaires de la société : femmes lesbiennes, femmes âgées, femmes seules...Dans son polar La vieille dame au couteau, Gu Byeong-mo explore elle aussi la vieillesse chez son personnage principal, sans chercher à masquer ses sentiments, encore bouillonnants.

Meena Kandasamy est une autrice à lire pour la puissance de sa plume et de son récit. Dans son roman, Quand je te frappe, elle décrit la descente aux enfers que fut son premier mariage. Elle, la jeune femme libre férue d'études, de débats passionnés, tombe sur un homme qui se révèle être un pervers narcissique, un extrémiste qui détourne certains principes du communisme pour entraver le moindre de ses mouvements et justifier son comportement. Contrôle de sa boîte mail, enfermement, couper tous ses liens avec ses proches.... la battre....la violer. Elle n'échappe à aucune violence, aucun sévices. C'est par l'écriture qu'elle trouve une échappatoire : observer le moindre détail de sa vie, tout photographier mentalement, pour faire quelque chose de cette épreuve atroce. Une fois libérée, elle choisit d'écrire son histoire, ne laissant pas les autres parler pour elle. Elle écrit son histoire avec ses mots et son humour. Car oui on rigole en lisant certaines phrases. L'auteure parvient à utiliser avec beaucoup de talent la dérision, l'ironie pour narrer son histoire. Meena Kandasamy s'est depuis illustrée pour sa lutte contre le système des castes et pour les droits des femmes.
 
Emi Yagi est une primo-autrice qui s'empare d'un sujet assez tabou au Japon : la grossesse et la place des femmes dans le monde du travail. Elle n'hésite pas avec ce premier roman à explorer des thèmes peu vus dans la littérature japonaise, ou du moins traités différemment. Avec Journal d'un vide, elle montre à quel point la femme peut être considérée comme la préposée aux tâches ingrates de par son sexe, comment la grossesse peut être vécue comme un voyage solitaire où le jugement des autres et les "bons" conseils ne sont jamais bien loin. Tout le récit oscille entre humour et critique de la société, entre mensonge et pure réalité. C'est un roman frais, original et surtout déstabilisant.
 
Ito Shiori est une femme dont le nom doit être connu et répété. Au Japon, si les femmes portent plainte pour viol, c'est souvent l'équivalent d'un suicide social. Rejet de la famille, perte d'emploi, menaces...Sans parler du fait que les affaires n'aboutissent pas toujours. Pourtant en 2015, Ito Shiori, journaliste, a porté plainte contre un homme haut placé pour viol. Devant l'inefficacité des forces de police et le silence de la presse, elle décide de mener sa propre enquête et de dévoiler la vérité au monde. Avec l'ouvrage, La boîte noire, elle grave dans le papier son vécu et donne de l'espoir à d'autres femmes.
 
Malala Yousafzai est une jeune femme impressionnante de par son courage. Née en 1997 au Pakistan, elle a vu son village être sous le joug des Talibans, s'est vu interdire l'école. A l'âge de onze ans, elle tenait un blog pour la BBC, dissimulée derrière un pseudonyme, dans lequel elle racontait sa vie de petite fille désirant un droit à l'éducation. Elle persista à se rendre à l'école et à se battre pour les droits de ses autres camarades, jusqu'au jour où un homme décida de lui mettre une balle dans la tête. Heureusement, miraculeusement, elle survécut à cette tentative de meurtre. Après une longue rééducation, elle revint plus courageuse que jamais, avec un seul objectif : se battre pour le droit à l'éducation des filles de son pays et lutter pour que les enfants non scolarisés du monde entier puissent un jour avoir accès à l'école. Elle est aujourd’hui mondialement connue, et travaille activement à l’ONU. Elle a notamment obtenu le prix Nobel de la paix à l’âge de 17 ans, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix.
 
Isabella Bird est une exploratrice et écrivaine du XIXe siècle. On lui doit de très passionnants récits de voyage sur le Far West, Hawaii, le Tibet, le Japon et bien d'autres pays encore. Elle met les pieds au Japon avec une idée en tête : aller à la rencontre des Aïnous, peuple aborigène du nord du Japon. À une époque où les Occidentaux ne pouvaient se rendre où ils le souhaitaient au Japon, Isabella Bird va se frayer son propre chemin munie de ses nombreuses cartes et carnets de voyage. Dans la série manga, Isabella Bird, nous suivons cette exploratrice lors de son périple au Japon. L'histoire est bien sûr romancée mais elle fourmille de détails et d'anecdotes sur les us et coutumes de l'époque. On assiste à la destruction de certaines traditions pour aller vers des modes de vie plus modernes, plus occidentaux, on voit cette dualité qui s’exerce entre le moderne et le traditionnel. Isabella Bird est le témoin de l'évanouissement d'un monde.
 
Enfin, et pour terminer sur un dernier portrait marquant, laissez -nous vous présenter Yayoi Kusama qui est est une artiste japonaise que vous devez sûrement connaître pour ses œuvres emblématiques à motifs à pois et couleurs vives. Issue d'une famille dysfonctionnelle, traumatisée par la seconde guerre mondiale, elle quitte le giron familial pour les Etats-unis. Sur place, elle fera face au racisme, au sexisme mais aussi à la stigmatisation des maladies mentales. Son travail artistique est obsessionnel, la création née de son obsession, elle peint, sculpte ce qui l'effraie pour exorciser son angoisse.

Camille, Clémence & Laura


Bibliographie

Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel
24,00 €
Disponible sous 4 à 7j
Alexandra David-Néel : exploratrice et féministe
9,50 €
Disponible
木兰辞 | Mulan ci
25,00 €
Disponible
Histoire de la pensée chinoise
13,40 €
Disponible
Passagère du silence
8,70 €
Disponible
Écrits du silence : mémoires d'une reine de Corée
25,00 €
Disponible
Kim Ji-Young, née en 1982
6,90 €
Disponible
Les orchidées rouges de Shanghai
21,00 €
Disponible
A propos de ma fille
18,00 €
Disponible
La vieille dame au couteau
21,00 €
Disponible
Je vais ainsi
20,00 €
Disponible
La végétarienne
7,90 €
Disponible
Quand je te frappe
22,00 €
Disponible
Journal d'un vide
20,00 €
Disponible sous 4 à 7j
La boîte noire
8,50 €
Disponible
Moi, Malala, je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans
7,90 €
Disponible
Chez les Tibétains : une voyageuse anglaise au Petit Tibet (1889)
14,00 €
Disponible
Isabella Bird : femme exploratrice. Vol. 1
7,95 €
Disponible
Yayoi Kusama - Cosmic nature
45,00 €
Disponible
Yayoi Kusama
59,95 €
Disponible sous 4 à 7j