Essayez d'aller mieux, un réconfort porté en coréen
La santé mentale n'a jamais été autant portée en réflexion de nos jours, et ce partout dans le monde. En Corée du Sud, ce thème est d’autant plus crucial que le pays affiche l’un des taux de suicide les plus élevés de l’OCDE, dans un contexte de forte pression sociale, de compétition économique intense et d’un système très libéralisé.
Dans la catégorie « essai » des sites de vente coréens, on remarque un grand nombre d'ouvrages qui se portent sur un besoin de réconfort, de considération d'une solitude liée à un vide existentiel, de questionnement face au bonheur et à sa nature.
C'est le cas de 1cm 다이빙 (« Plongée d'1cm ») dans lequel les auteurs plongent à la recherche de chemins différents qui pourraient mener à une forme de bonheur nouvelle et réinventée. Leur démarche est particulièrement intéressante, puisqu'ils partent d'un constat sans appel : à presque 30 ans, au lieu du bonheur attendu après de grandes études et beaucoup d'efforts et de sacrifices, ils n'ont plus que leur corps épuisé, un travail instable et déjà un prêt à rembourser...
모든 날에 모든 순간에 위로를 보낸다 (« Tous les jours à tout moment, j'envoie de la consolation »), dans un format plus poétique, a vocation à apporter du courage, du réconfort et de la compassion à ses lecteurs. En utilisant ses propres expériences, ses propres ressentis, l'auteur pose des mots sur les maux des autres, s'assurant qu'ils se sentent accompagnés, et surtout compris, ne serait-ce que d'une personne. Ainsi, ils se sentiront la force d'affronter les soucis, les peines et les épreuves.
Dans son ouvrage, devenu très célèbre depuis sa publication, 죽고 싶지만 떡볶이는 먹고 싶어 (« Je veux mourir, mais je mangerais bien du tteokbokki ») Baek Sehee, raconte son expérience de la dépression vécue au quotidien, en retranscrivant ses conversations avec sa psychologue. Ces dialogues honnêtes rendent compte d'une réalité à laquelle peuvent s'identifier nombre de personnes, d'où l'importance qu'il a eu dans le monde du livre, en Corée du Sud, et à l'international. En délivrant ses pensées sous une forme de journal, la youtubeuse 웃따 (« wutta ») fait un travail similaire dans son ouvrage 인생을 숙제처럼 살지 않기로 했다 (« J'ai décidé de ne pas vivre ma vie comme des devoirs »). Kim Nina raconte sans détour un quotidien ordinaire dans son recueil 어른은 아니고, 서른입니다 (« Je ne suis pas un adulte, j'ai 30 ans ») qui regroupe de courts textes dans lesquelles nombreuses sont les jeunes femmes qui pourront s'y retrouver.
집에 있는데도 집에 가고 싶어 (« Je veux rentrer à la maison, alors que j'y suis déjà ») exprime à ses lecteurs que s'arrêter un moment, prendre du temps pour soi, et s'extraire de la société, eh bien ce n'est pas grave. Que c'est une possibilité, et même, une nécessité. A l'image d'un refuge de papier, il offre une pause méritée face à la machine infernale construite par notre société.
Enfin, 우리는 조구만 존재야 (« We Are Tiny Little Beings »), de par son personnage non-humain et ses textes courts accompagnés de petit sketch, propose une relativisation bienfaisante d'aborder la vie.
Ces ouvrages ne sont pas encore traduits (mise à part Je veux mourir, mais je mangerais bien du tteokbokki). En anglais, vous pouvez toutefois lire l'ouvrage de Kim Suhyun : I Decided to Live as Me.