
Genre et réécriture de l'histoire : témoignages, langues, autobiographie à plusieurs voix
L'Harmattan
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Résumé
Genre et réécriture de l'histoire
Témoignages, langues, autobiographie à plusieurs voix
Cet ouvrage montre les conditions d'élaboration et de production des langues et écritures qui relient une mémoire subjective à une mémoire collective, en réécrivant l'histoire par-delà les violences, les dénis, les refoulements et les censures.
Annie Jisun Bae analyse d'abord le texte de témoignages, L'histoire qu'on réécrit avec la mémoire, duquel émergent en sujet de l'histoire et de l'écriture les « femmes de réconfort », survivantes de l'esclavage sexuel en Corée du Sud pendant l'occupation japonaise. Elle s'intéresse ensuite au texte autobiographique de Theresa Hak Kyung Cha, Dictée, qui fait apparaître un autre sujet d'énonciation, une « voix peuplée », et dans lequel elle construit une autre histoire de la Corée du Sud, à partir de son histoire familiale, dans une langue d'exil, une langue de l'autre.
L'écriture autobiographique, qui est une écriture de l'histoire individuelle, croise l'écriture de l'histoire, en résistant à la subsumption de la femme et de la pensée. Dans cette perspective, ce travail interroge la complexité de la « langue maternelle » et de l'autobiographie chez des philosophes tels qu'Arendt, Adorno, Derrida. La « langue maternelle » se révèle tantôt comme langue de la nation, de la loi, de l'autre, tantôt comme langue de l'affection et de l'intime, de la relation généalogique.
Pour Annie Jisun Bae, cet ouvrage est comme une « auto-bio-graphie ». L'expérience de vivre dans une langue, qui lui était totalement inconnue, l'a poussée à réfléchir sur le rapport entrel'autos, je, inséparable du bios, la vie, et la graphie, l'écriture - témoignages, récits, traces -, en examinant comment la langue maternelle intervient dans ce rapport. Elle considère l'écriture comme un seul pays et comme un instrument de la « déterritorialisation ».