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Chantiers. Vol. 2. Cette étrange idée du beau : dialogue

Chantiers. Vol. 2. Cette étrange idée du beau : dialogue

Editeur(s)
Grasset
Date de parution : 17/03/2010
Série(s) Chantiers

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Ean : 9782246768111

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Résumé


Du beau, on n'a cessé, au fil des siècles, de remettre en question les critères et les conceptions ; de faire varier les définitions. Mais s'est-on jamais interrogé sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir dire simplement : le « beau » ?

A-t-on jamais sondé, en effet, sur quel socle enfoui le « beau » est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre métaphysique : nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour l'unitaire de l'« idée » ; comme aussi, en retour, nous frappant d'effroi - d'émoi - par son absolu faisant irruption à même le visible. Seule issue restante, dès lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un salut.

Or la pensée chinoise n'a pas isolé - abstrait - le « beau ».

En faisant travailler cet écart, je souhaite dégager d'autres possibles ne se rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite, explorer d'autres fécondités que l'art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut rencontrer.

De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l'épuisent : pour le rendre à son étrangeté.

Étrange : le beau a fini de s'imposer, de par le monde, jusqu'en Chine et au Japon, au moment même où sa notion, en Occident, commençait d'imploser - fin XIXe siècle, quand la mondialisation théorique a débuté.

Je choisis donc le beau comme terrain d'expérimentation faisant suite à mes précédents chantiers : pour y séparer la production singulière de son universel, inventive et même énigmatique comme elle est, de la standardisation de l'uniforme - le beau label ; comme aussi pour y vérifier une géographie possible de ce qui fait « Europe », se fondant sur son statut d'idéal.

Certes, on peut reconduire le foisonnement des formulations chinoises sous le concept engloutissant du Beau ; les livrer à sa dévoration.

Mais alors ce n'est plus lire ce que disaient les textes chinois ; ce n'est plus entrer dans leur perspective : on assimile ceux-ci au lieu de les traduire. Bref, on est resté chez soi - quitte à recouvrir ensuite ce fac simile d'un paresseux nappé d'exotisme.

Ces pages sont donc aussi, de ma part, une leçon de sinologie ; elles valent, « papiers sur table », comme Manifeste.