Rétrospective 2020 : Nos coups de cœur
Aucun doute possible : l'année 2020 aura été compliquée. Pour tout le monde. Aussi, alors que nous arrivons au dernier jour de cette année maudite, nous avons décidé de nous concentrer sur le positif en vous proposant une rétrospective de nos coups de cœur !
Des nouveautés marquantes
L'année avait commencé très fort avec la parution de Kim Jiyoung, née en 1982, un roman à lire absolument . Proche de la non-fiction, il est d'une importance capitale dans le panorama littéraire coréen et s'inscrit parfaitement dans la mouvance féministe que nous avons la chance de voir s'accentuer depuis quelques années. Pour mieux comprendre la situation des femmes sud-coréennes, ce livre est un incontournable.
Pas de doute, l'année 2020 voit arriver de très belles choses en ce qui concerne la Corée. Nous pensons également à la maison d'édition Matin Calme dont la première publication Sang Chaud est arrivé dans nos rayons au début du mois de janvier dernier. Chacune de leur publication a apporté un vent de fraicheur et d'originalité ! Nous avons particulièrement apprécié Bonne nuit maman, Le portrait de la traviata, Séoul Copycat, Carnets d'enquête d'un beau gosse nécromant et Parle-moi de ton crime. Du thriller au roman noir, en passant par le policier classique, il y en a pour tous les goûts ! Un excellent moyen de se plonger dans le polar coréen tout en abordant des sujets sociétaux intéressants.
Pour terminer avec la Corée, il nous semblait intéressant de parler des Enfants du silence et des Mensonges du Sewol. Ces deux romans parlent de faits et de personnages réels terribles et tragiques. Leurs auteurs, Gong Ji-young et Kim Tak-hwan, œuvrent à la mémoire collective de leur pays au travers de ces écrits. En effet, les événements narrés sont à ne jamais oublier.
En lien avec ces parutions, un dossier rédigé par Clémence fera peut-être écho chez certains d'entre vous ? A lire en cliquant ici.
Du côté du Japon à présent, 2020 avait commencé avec un texte inédit de Mishima, Une vie à vendre, paru chez Gallimard. L'auteur nous narre la vie intrigante d'un jeune homme qui a loupé son suicide et qui décide de mettre sa vie en vente pour laisser aux autres le loisir de diriger sa vie. A la fois comique et presque fantastique, ce roman ne vous laissera en aucun cas indifférent.
Suite très attendue de La papeterie de Tsubaki, nous avions accueilli avec soulagement La République du bonheur
En Chine à présent qu'on ne peut oublier. Cette année, les parutions se déroulant au début du XXème siècle ont été plutôt nombreuses et de qualité ! Neige et corbeaux de Chi Zijian dans lequel est évoquée l'épidémie de peste qui a sévi à Harbin en 1910 résonne tout particulièrement avec notre année mouvementée.
Dans un style différent, S'ouvrent les portes de la ville du poète Bei Dao est un beau récit autobiographique, très sensible dans lequel nous suivons l'auteur, enfant puis adolescent, à travers les dédales et les ruelles de la capitale chinoise, à une époque troublée. Que vous soyez allés ou non à Pékin, vous ressentirez sans l'ombre d'un doute la nostalgie de l'auteur au fil des pages.
Des inattendus
La jeune maison d'édition Atelier Akatombo se montre elle aussi très originale et inventive dans ses publications. Une grande famille de Harada Hika fut une de ses découvertes heureuse et surprenante. A l'aide de personnages bien travaillés et ambiguës associés à une histoire barge et loufoque, l'autrice cache en réalité une critique acerbe du système social japonais et de l'être humain en général. Une plume à ne pas manquer.
Bientôt adapté sur les écrans, la fantastique saga de R.F Kuang, autrice américaine d'origine chinoise, a fait sensation cette année ! Dans La guerre du pavot [plus disponible] l'autrice nous présente la jeune Rin, qui part étudier à l'académie et qui se trouve bientôt mêlée à des complots et aventures beaucoup plus sombres. R.F. Kuang fait de nombreuses références à des personnages et moments clés de l'histoire de la Chine, tels que la guerre de l'opium ou bien l'impératrice Cixi. Un roman exaltant !
Du côté de la Thaïlande, deux romans, Les larmes du Bouddha de pierre ainsi que Chiens fous bien que parus précédemment sont deux pépites du rayon de littérature thaïe. Ces deux récits diffèrent en de nombreux points mais ils se retrouvent dans l'écriture de l'amitié et des classes sociales. Deux récits très justes et très touchants.
Kuala l'impure est également un roman très surprenant. Dans une plume endiablée et acidulée, Brian Gomez dépeint une Malaisie corrompue, où des groupuscules tentent d'imposer leur loi, où des communautés se jaugent et se défient. Si vous souhaitez découvrir des contrées littéraires plus rarement visitées, dirigez-vous vers un de ces trois romans.
Le très bel ouvrage Textiles du Japon est un vrai coup de coeur de l'année 2020. C'est un ouvrage qui permet à tout lecteur, ayant envie de s'initier à cet art exceptionnel, d'entrer dans la collection remarquable de Thomas Murray acquise par le Minneapolis Institut of Art en 2019.Grâce à cet ouvrage, il est possible de découvrir des pièces rares et magnifiquement conservées relevant des techniques de tissage du XVIIe au XXe siècles, à travers trois catégories de textiles japonais.
- Laura, Élodie, Florine & Clémence